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La collectivité après la crise : interview de Jean-Baptiste Clerc, DGS de Cornebarrieu

Et si cette crise sanitaire permettait de rêver un peu ? Pour les cadres territoriaux, qu'est ce qui est positif dans cette période ?

Après l'interview de Jean-Michel Pignol dans un premier épisode, c'est maintenant Jean-Baptiste Clerc, DGS de la ville Cornebarrieu (Haute-Garonne, 7000 habitants) qui imagine les conséquences positives de la crise sur la collectivité. Ce qu'il retient, c'est surtout que le travail que mène Cornebarrieu depuis des années pour rendre la collectivité « plus humaine » démontre largement son utilité en temps de crise !

Une capacité d'adaptation impressionnante (mais qui ne vient pas de nulle part !)

Avant tout, Jean-Baptiste Clerc se dit impressionné par la rapidité et la solidarité avec laquelle tous les acteurs ont réagi dès la fermeture des écoles : autorités locales, agents, citoyens, commerçants se sont organisés et ont très vite proposé leur aide. Par exemple : des agents au « chômage technique » ont proposé d'assister leurs collègues sur d'autres missions, des commerçants de livrer de la nourriture aux personnes les plus vulnérables...

Pour lui, cette capacité d'adaptation est certes facilitée par la petite taille de Cornebarrieu (7000 hab, 250 agents)... Mais pas que. Il voit là une conséquence du travail mené depuis des années sur la libération de la parole et une collectivité plus humaine, avec notamment la mise en place d'une charte managériale depuis 2018.

« Nous faisons tout, depuis plusieurs années, pour libérer la parole en interne. Du coup, comme nous pouvons parler de manière très libre entre nous, l'organisation des services s'est faite de manière très naturelle. Tout ce qu'on avait initié par le partage, la libération de la parole, ça s'est montré d'autant plus efficace dans ces moments-là », explique-t-il.

Le sens du service public dopé par la crise

Autre conséquence : pour lui, la crise sanitaire a le mérite de remettre au centre de l'action publique une notion dont on n'a pas toujours conscience : le sens du service public. Pour lui, les réactions de solidarité des agents ont largement démontré qu'ils l'avaient tous en eux ! D'une certaine manière, la crise se pose comme une aubaine pédagogique pour en prendre conscience : « C'est l'exemple par l'extrême ».

Pour lui, la collectivité d'après la crise sera plus soudée autour de ce sens : « Cette crise marquera les esprits et notre façon de travailler de manière inévitable. Ça renforcera la solidarité et la connaissance entre les services. Et je dirais qu'il faut capitaliser là dessus, s'en servir pour mieux travailler ».

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